26 mai 2007

Un sybarite vu par le figaro .fr

Quand le figaro évoque la figure du sybarite, c'est dans un café qu'il le représente... "Le consul général d'Irlande sur la Côte d'Azur est un Français amateur de littérature, de belles voitures et d'alcools forts. Portrait d'un sybarite. " (...) Ainsi, lorsque l'on rencontre Pierre Joannon, même dans une brasserie bien française du boulevard Haussmann, c'est toute l'Irlande que l'on rencontre, à l'instar de ce qu'écrivait Morand : «Cette fille est entrée, toute l'Espagne est entrée.» Les chants gaëls, les rivages taillés à la serpe, les tourbières, saint Patrick, O'Connell, Thomas Davis, Parnell ou Collins, autant d'images, autant de figures emblématiques que l'historien Pierre Joannon porte avec lui, depuis quarante ans». Cet «inlassable de curiosités», aux dires de Michel Déon, pourrait en parler jusqu'à plus soif. S'il n'était amateur de vins ou d'alcools forts – Lynch, Talbot, Kirwan, Hennessy, Delamain, sans aucun chauvinisme... – et de whiskys «très tourbés».
http://www.lefigaro.fr/litteraire/20060413.LIT000000216_un_diplomate_a_l_heure_de_la_sieste.html
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Sartre au café de Flore

En 1939, Paul Boubal rachète le Café de Flore.Le gros poêle installé au milieu de la salle est une invitation aux longues permanences et les écrivains ne se privent pas d'en profiter ".
Simone de Beauvoir sera d'ailleurs une des premières à l'adopter. Jean-Paul Sartre écrit : " Nous nous y installâmes complètement : de neuf heures du matin à midi, nous y travaillions, nous allions déjeuner, à deux heures nous y revenions et nous causions alors avec des amis que nous rencontrions jusqu'à huit heures. Après dîner, nous recevions les gens à qui nous avions donné rendez-vous. Cela peut vous sembler bizarre, mais nous étions au Flore chez nous ".Autre détail d'importance, sous l'occupation, on ne rencontrait pas d'allemands au Flore. Sartre invente la philosophie " existentialiste ". Il affirme : " les chemins du Flore ont été quatre ans pour moi Les Chemins de la liberté… ".A cette époque, le Flore ressemble plus à un club anglais qu'à un café, c'est par tables de 10 ou 12 que se réunissent ces copains de toujours ou de la veille, chacun peut alors s'improviser l'un des leurs à la seule condition de savoir se faire accepter discrètement ou brillamment. A cette époque Léon Paul Fargue et Maurice Sachs y viennent tous les jours. Simone Signoret écrit dans ses mémoires : " Je suis née un soir de mars 1941 sur une banquette du Café de Flore ".L'Occupation, au Flore, avait comme un air de liberté ; la "bande à Prévert" d'un côté, la "famille Sartre" de l'autre, ou encore le "groupe communiste" avec en tête Marguerite Duras, Dionys Mascolo, Roger Vailland, Daquin. "
http://www.cafe-de-flore.com/htmf/histo.htm

25 mai 2007

Nodier un improbable sybarite amateur de café

On arrivait ainsi à la fin d'un dîner charmant, dans lequel tous les accidents, excepté le renversement du sel, excepté un pain posé à l'envers, étaient pris du côté philosophique ; puis on servait le café à table. Nodier était sybarite au fond, il appréciait parfaitement ce sentiment de sensualité parfaite qui ne place aucun mouvement, aucun déplacement, aucun dérangement entre le dessert et le couronnement du dessert. (...)

Nodier, plongé dans cet instant de béatitude que donne le café, voulait jouir en égoïste de lui-même, et suivre silencieusement le rêve de son esprit ; s'il s'adossait au chambranle, c'était autre chose : c'est qu'il allait conter ; alors tout le monde se taisait, alors se déroulait une de ces charmantes histoires de sa jeunesse qui semblent un roman de Longus, une idylle de Théocrite...

Alexandre Dumas > La Femme au collier de velours > Chapitre I