15 mai 2008

L'envers du décor : architecture et bonheur vertical ou horizontal

Pedro Zaragoza Orts est mort le 1er avril 2008. Il est l'inventeur et l'initiateur à Benidorm du concept d'architecture balnéaire verticale... Une architecture destinée à recevoir les flux touristiques... architecture du bonheur ? Architecture hédoniste ?

14 mai 2008

Paris "Incomparable Rendez-vous"

8 mai 2008, à Paris

Paris au mois de mai, a quelque chose d'incomparable, c'est vrai, on l'a écrit, on l'a chanté. L'air c'est la mélodie parigote, c'est la manne des impressionnistes, c'est aussi et encore cet oxygène un peu malde et sa petite musique toute propre du matin, ses senteurs fraîches et poivrées de réglisse pas encore caoutchoutée avant que le flot des voitures n'envahisse les rues. l'odeur minérale de pierre mouillée domine, atmosphère légère d'une très belle journée ensoleillée, non encore corrompue par la chaleur de midi et la pollution d'un jour ouvré. Peut-être la vérité d'une ville, sa permanence, est-elle là, dans ces moments volés à l'hyperactivité des métropoles, à la terrasse d'un café, en face du Palais royal, tout près du Louvre, ou du boulevard Saint Michel...
Oui, Paris a cette élégance qu'on lui conteste pourtant, cette élégance incomparable jusque dans ces quartiers pourtant très touristiques que l'on pense définitivement désenchantés. L'élégance de ne pas se livrer immédiatement. Mais il suffit de se lever plus tôt, de s'arrêter une heure pour boire un café, pour être dans la carte postale , cette figure immobile et diaphane, qui semble flotter comme d'autres dans l'air bleuté du matin, lisant un journal, dégustant le petit matin, cette figure de Doisneau.
La publicité de Maison de la France vantant l'incomparable Rendez-vous... qui veut y croire. Qui pense que cette promesse peut se réaliser ? Les touristes peuvent-ils avoir ce contact intime avec la ville ?
Le charme cesse d'agir, quand petit à petit les voitures envahissent les rues, que les bus de touristes font écran, que le bruit empêche toute concentration. C'est encore Paris, mais le paysage s'est animé et il est désormais indispensable de se fondre dans le mouvement.
L'heure n'est plus à la contemplation.
Les touristes ne se lèvent pas tôt, les longues cohortes des groupes s'étirent sur les trottoirs. Quand auront-ils l'occasion de déguster l'Incomparable Rendez-vous ?

9 mai 2008

Croisade contre les hédonistes lancée par Benoît... Après le retour des stoïques, la descente des cathares


Faudra-t-il bientôt être héroïque pour se faire plaisir... ? Consommer est-ce n'être que dans le présent ? l'hédonisme est-il nécessairement philosophique ? ... sans réponse évidente.

Ce qui est en revanche très net c'est la ligne de rupture qui se tend de plus en plus brutalement entre le Vatican, l'église et le clergé catholiques, et la forme de "néo-hédonisme" de la société qu'il condamne dans des termes qu'on retrouve dans l'article ci-dessous (La Croix). On retrouve d'ailleurs dans le monde laïc des échos de plus en plus fréquents, de plus en plus féroces de cet anti hédonisme à travers les blogs, la presse... Il faut dire que la personnalité médiatique de Michel Onfray offre une large assise à ceux qui voudraient se servir de lui comme strapontin pour élever leur voix (voir ce blog très bien écrit et fort "intelligent" peut-être trop... ou pas assez, philosophique : http://bernat.blog.lemonde.fr/2007/09/09/rentree-hedoniste/). Parmi les critiques récurrentes, la stérilité d'une approche contemporaine philosophique et hédoniste du monde. Une telle approche conforterait l'ordre bourgeois confit dans sa consommation sans créer aucune autre valeur digne de ce nom que le plaisir : ancrage réducteur dans le présent, cécité, positions naïves, voire enfantine sur la "complexité du monde"..., empathie exclusive et facile, survalorisation donc de l'émotion, "pensée essentiellement non critique car non réflexive d’elle-même"... A MEDITER

Le débat, même s'il repose sur de probables malentendus, a le mérite d'exister, et la position philosophique le mérite du dialogue. Mais il apparaît probable que la croisade menée par le Vatican contre "une société marquée par l'hédonisme et l'esprit de consommation" n'apporte pas grande sérénité à tous ceux qui, peu touchés par la grâce, incapables de croire sont trop humbles ou respectueux pour choisir "l'évidence" de "l'héroïsme de la sainteté" et sont, par défaut, jetés dans les flammes de l'enfer hédoniste. Retour au dualisme... Que la société de consommation tende à enfermer l'être dans une forme très médiocre de relation à l'objet et au désir... cela ne fait aucun doute. Qu'on oppose systématiquement la valeur plaisir à toute élévation... c'est plus discutable. Le plaisir est tout autant un moyen qu'une fin... C'est un truisme, le pape, lui-même, on peut du moins le supposer, arbitre dans sa vie quotidienne les peines et les plaisirs, cela ne suffit à le définir comme individu.

On l'oublie il existe une psychologie du bohneur, spiritualité du pauvre d'âme, damné parce qu'incapable de suivre l'héroïque cortège d'ombre des saints, condamné à choisir son propre chemin pour s'élever.
04/05/2008 13:30
CITE DU VATICAN, 4 mai 2008 (AFP) - Le pape appelle l'Eglise italienne à réagir à "l'hédonisme" de la société
Le pape Benoît XVI a appelé dimanche les catholiques italiens à choisir "l'héroïsme de la sainteté" dans une société marquée par "l'hédonisme" et "l'esprit de consommation", en s'adressant à 60.000 membres de l'Action catholique réunis place Saint-Pierre.
"Soyez des témoins courageux et prophétiques de la radicalité évangélique", a déclaré le pape à ces militants d'associations de laïcs affiliées à l'Eglise catholique rassemblés au Vatican à l'occasion de la fête de l'Ascension.
"Dans une Eglise quotidiennement confrontée à la mentalité relativiste et hédoniste et à l'esprit de consommation" (...) sachez répondre sans peur à une Eglise qui appelle à l'héroïsme de la sainteté", a-t-il dit.
L'Action catholique italienne, qui célèbre cette année son 140e anniversaire, compte 350.000 adhérents recrutés dans tous les milieux notamment les plus populaires et constitue un réseau serré d'associations à travers toute la Péninsule.
Le pape l'a appelée à répondre à "l'urgence éducative à laquelle l'Italie est aujourd'hui confrontée".
Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne, qui a célébré la messe pour les participants sur la place Saint-Pierre, a rappelé le "programme" de l'Eglise pour les années à venir.
"Il faut s'engager encore plus largement partout où le monde contemporain affronte des questions inédites et décisives comme la conception de la personne, l'existence et le fondement des valeurs universelles, la défense et la promotion de la vie, dès sa conception à sa fin naturelle, la liberté de l'éducation, l'importance incomparable de la famille fondée sur le mariage", a-t-il dit.
L'Eglise italienne est la plus puissante d'Europe occidentale, confortée par la présence à demeure du pape qui est aussi l'évêque de Rome.