14 mai 2008

Paris "Incomparable Rendez-vous"

8 mai 2008, à Paris

Paris au mois de mai, a quelque chose d'incomparable, c'est vrai, on l'a écrit, on l'a chanté. L'air c'est la mélodie parigote, c'est la manne des impressionnistes, c'est aussi et encore cet oxygène un peu malde et sa petite musique toute propre du matin, ses senteurs fraîches et poivrées de réglisse pas encore caoutchoutée avant que le flot des voitures n'envahisse les rues. l'odeur minérale de pierre mouillée domine, atmosphère légère d'une très belle journée ensoleillée, non encore corrompue par la chaleur de midi et la pollution d'un jour ouvré. Peut-être la vérité d'une ville, sa permanence, est-elle là, dans ces moments volés à l'hyperactivité des métropoles, à la terrasse d'un café, en face du Palais royal, tout près du Louvre, ou du boulevard Saint Michel...
Oui, Paris a cette élégance qu'on lui conteste pourtant, cette élégance incomparable jusque dans ces quartiers pourtant très touristiques que l'on pense définitivement désenchantés. L'élégance de ne pas se livrer immédiatement. Mais il suffit de se lever plus tôt, de s'arrêter une heure pour boire un café, pour être dans la carte postale , cette figure immobile et diaphane, qui semble flotter comme d'autres dans l'air bleuté du matin, lisant un journal, dégustant le petit matin, cette figure de Doisneau.
La publicité de Maison de la France vantant l'incomparable Rendez-vous... qui veut y croire. Qui pense que cette promesse peut se réaliser ? Les touristes peuvent-ils avoir ce contact intime avec la ville ?
Le charme cesse d'agir, quand petit à petit les voitures envahissent les rues, que les bus de touristes font écran, que le bruit empêche toute concentration. C'est encore Paris, mais le paysage s'est animé et il est désormais indispensable de se fondre dans le mouvement.
L'heure n'est plus à la contemplation.
Les touristes ne se lèvent pas tôt, les longues cohortes des groupes s'étirent sur les trottoirs. Quand auront-ils l'occasion de déguster l'Incomparable Rendez-vous ?

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